Azalaï
Caravane,ô caravane
Caravane aux mille dromadaires
Nonchalante et solennelle.
Caravane solitaire,sur la piste tu traces
Tu parais immortelle`pour tant mépriser le temps,
Pour tant défier l'espace
Et te moquer de L'harmattan.
Le vent détruit ton sillage,
La dune fume et se referme,
Le désert refait son visage,
Toi tu te perds
Dans d'impossibles mirages
Aussi vastes que la mer.
Insensible et fière
Tu avances, immuable, dans le désert,
Contournant les barkhanes
Et les oueds où se fanent
Les tortueux volubilis
Annonciateurs des oasis,
Grandes sultanes endormies autour de salinesEt des palmeraies de Bilma ou Séguedine.
Dont les dates couleur d'hydromel
Se penchent sur les pains de sel.
Splendeur des splendeurs
Dans ce ciel que j'apprends par coeur
Voici la sultane Antarès,
Voici la superbe Orion,
Gigantesque croix d'Agadès
Lancée vers le septentrion.
Caravane, ô caravane
Mes pèlerins du Ténéré,
Mes chameliers vénérés
Achèverons nous ce voyage
Ou me laisserez vous en otage
dans cette pure immensité
Pour une vie d'éternité ?
Va, ma caravane
Sous la grande voute de nuits,
Par les regs et le barkhanes,
par les pistes qui mènent au puit.
Va ma caravane
Vaisseau qui ondule et se pavane
Sur la route des étoiles,
Poussé par le vent qui gonfle tes voiles
Pour te mener au port,
Là où la vie s'éveille et le nuit s'endort !